Un bruissement à travers le bosquet. Des quenottes disparaissent et le bruit indiscret s'éteint. Seul reste le murmure, long et éreintant de l'océan. Les vagues et les vagues, le mouvement chronique et continuel. Lorsque je stationne un instant, j'apostrophe mon ancienne secrétaire, et lui dit que j'aurais peut-être dû m'exiler sur l'île de Ré. Elle esquisse un sourire, sans rien ajouter. Yel ou Merloin n'aurait sans doute pas compris mon allusion.
Le paysage stagne et plombe. Rien ne différencie le ciel du lointain. Ou bien les yeux me trahissent. Le froid, la neige, les nuages et le gris, le blanc, le soleil, inespéré, les détours de sentiers et encore, toujours, éternellement, l'exil. Le pas nonchalant qui caractérise le mouvement simple. L'oubli, l'oubli des villes et des dépotoirs moldus, les abris-bus détrempés par la rage des cieux, les rats dont la taille et le poids se puisent directement dans les déjections et les déchets en tous genres, les trottoirs, sales et abîmés, ensanglantés et le réseau hypercommunicant, voyageant et bougeant, le contraste olfactif du métro et les insectes sur les bords de l'évier.
Un instant, une pensée disparait. Retour au calme, au blanc, à la volupté divine de cet hiver. Je poursuis ma marche, silencieuse et solitaire.
Glory transplane. Dans un quart d'heure, c'est Merloin qui vient prendre le relai, surveiller que tout va bien pour moi. Je vais profiter de ce temps pour marcher un peu, silencieusement. Le Désenchanteur a tendance à vouloir faire la causette, quand je me balade comme ça...
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